"Oh, Gertrude! Tu as une bien jolie robe!"
"Euh... ouin.. merci... Je l'ai eu en solde..."
"Quel délicieux filet mignon, tu nous reçois en grand Alphonse."
"Bah tu sais, c'était à moitié prix cette semaine dans la circulaire."
"Wow! Tu as réussi tes études de médecine."
" Oui mais je n'ai pas eu encore d'enfants moi... toi tu en a 2 chanceuse."
Des phrases comme on en entends souvent ici.
Les Québecois ont un rapport tordu avec l'argent (et la réussite).... En avoir c'est une honte.
Se payer du luxe, c'est sacrilège. Être en haut de l'échelle un secret.
Ou bien nous n'arrivons pas à accepter les compliments, dénigrement systématique : "Oh! Cette vieille chose? Elle traînait dans un tiroir" au lieu de "Merci, c'est très gentil de le remarquer."
Ou vraiment, avoir de l'argent ou simplement se payer du luxe est si mal vu qu'on se croit obligé de minimiser. C'est vrai que l'art de "péter plus haut que le trou" n'est pas très respecté, mal toléré. Les gens sont si facilement jaloux de leur voisin.
Apparement c'est propre à notre culture. Des restes latents de l'éducation religieuse que nos ancêtres ont reçu. Charité. Pauvreté. Simplicité.
J'en conviens, se sont de belles qualités humaines, nécessaires au bien commun.
Mais qu'y a t-il de mal à être fier de sa réussite? À être heureux d'une rénovation? À s'extasier devant une nouvelle robe griffée qu'on s'est offerte?
Notre bonheur, ne devrait-il pas satisfaire nos parents et amis?
Quand cesserons-nous de faire du "Oui Mais"... Et s'exclamer OUI tout court?
Qu'en pensez-vous?
7 commentaires:
Je suis d'accord avec toi même si je suis exactement comme tu viens de le décrire. Un amie m'a déjà avouer m'admirer et m'avoir cité en exemple alors que ce que je fais me paraît normal puisque c'est ma réalité tout simplement. ;)
Non, ce ne sont pas de belles qualités humaines si elles nous portent à accorder autant d'importance (même si c'est une importance apparemment négative) à l'argent. Grrr. Je déteste quand les gens tentent de me faire sentir coupable lorsque je vis dans l'abondance.
Oui, des valeurs judéo-chrétiennes qui, dans ce cas précis, n'ont d'autres fins que de nous faire sentir coupable. La culpabilité, c'est l'absence de liberté.
Bon, je m'étends, c'est que je trouve que tu as mis le doigt sur quelque chose de tellement vrai, tellement palpable et comme je reviens de vivre à l'étranger, je ne supporte plus on dirait...
Mymybelle: C'est vrai il n'y a pas qu'avec l'argent que les québecois sont "modestes". Ils le sont quand ils réusissent, quand ils ont des talents, quand ils sont débrouillards... On a vraiment une tendance à la condscendance sytématique.
Patty: L'époque n'est pas si lointaine, où les prêtres cravachaient à coups de coupabilité bien sentis leurs ouailles. C'est resté dans les moeurs.
J'ose espérer que ça tendra à disparaître avec les années.
J'ai vraiment du mal avec les gens qui s'excuse pratiquement de faire leur épicerie.... en m'assurant que tout ce qu'ils ont acheté était à rabais. Je ne la comprends vraiment pas.
Que voulez-vous? Nous sommes nés pour un petit pain!
Non! Mais on a vraiment ça dans le sang, effectivement. C'est même difficile de partager des bonnes nouvelles sans avoir peur de se faire taper dessus...
Et la chance n'a rien avoir avec ça, alors, arrêtons de dire: "ha! Tu es chanceuse!!!".
Merci pour ton billet, il me parle vraiment présentement.
MamanBooh: You got it.La chance n'a souvent rien à voir avec le résultat.
Lorsqu'on travaille fort, qu'on met les choses en place pour que quelque chose arrive, ça se produit. C'est plutôt insultant de faire qualifier de "chance" le fruit de nos efforts.
Ah bon, je dois avoir un petit côté québécois en moi comme ça...
Chantal: On a tous ce petit côté :-)
Enregistrer un commentaire